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Ce Dieu qui change les vies

J'avais mis en l'Eternel mon espérance; Et il s'est incliné vers moi, il a écouté mes cris. Il m'a retiré de la fosse de destruction,Du fond de la boue; Et il a dressé mes pieds sur le roc, Il a affermi mes pas. 
Psaume 40:1-2
 
 
 
UNE VIE CHANGÉE DU JOUR AU LENDEMAIN !  
 
Ce type d’expérience existe encore, et de manière radicale! Autrefois: Valerio, un homme poly toxicomane, alcoolique, s.d.f… Aujourd’hui: Prêchant l’Evangile et l’amour de Dieu aux "marginaux" Amis de la Rue. 
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J’avais 6 ans à peine, maman décéda d’un cancer général laissant derrière elle mon père et mes deux frères de 11 et 16 ans…  
 
Né à Bienne (CH), j'y ai aussi grandi. Je n’avais que 11 ans lorsque les allées peu fréquentables de ma cité m’ont happé et transformé en "gars d’la rue" ! Un jour, alors que je revenais de l’école, je suis tombé sur plusieurs gosses qui fumaient des joints (haschich, marie-jeanne): de voir des individus partager une cigarette roulée dans la "bonne humeur" m’ensorcela ! Ce jour a marqué un bien malheureux tournant dans ma vie. Désormais je faisais partie des "durs", l’idée était séduisante… J’appartenais à une bande rebelle qui buvait, volait, tabassait et terrorisait les quartiers ! Quoi de plus excitant pour un môme d'à peine 12 ans ???!  
 
La violence monopolisait une grande partie de ma vie, mes cicatrices et les points de sutures rappellent les combats de rues ! Cambriolages, vols à l’étalage, pickpockets et tatouages, témoignaient le "fidèle engagement" au clan; les drogues se consommaient sans modération… Très vite, je me suis retrouvé à marchander de l’herbe et, à l'adolescence, du haut de mes 14 ans, la police arrêta un groupe d’amis dans lequel je figurais "en bonne place." Après des semaines d’interrogations et de jugements, le verdict survint, l’angoisse et la peur qui m’habitaient à ce moment-là se mesuraient à 10 sur une échelle de 10 !  
L’inculpation : Consommation de drogues, vente de stupéfiant, recèle, bagarres, cambriolage, etc… avec, à la clé pour tenter de me "remettre sur les rails de la vie" avec, cette fois-ci l'assistance des instances concernées, l'obligation d'un apprentissage de peintre en bâtiment.  
 
En ce temps, cette affaire d'apprentissage me sauva temporairement d’une inévitable descente aux enfers… Ma scolarité obligatoire terminée, j’entrepris cet apprentissage de peintre en bâtiment qui, non sans mal, se termina tout de même avec un diplôme !  
C’est alors que ma fuite en avant s’amorça ! Un soir assis sur mon lit, la seringue dans le bras, écoutant du reggae (ma musique préférée 20 ans durant), ma tête se truffa de rêves exotiques et d’envies de voyages… Ce soir-là, je décidai de partir pour la Jamaïque. L’argent nécessaire au voyage "récolté" et voilà que ma vision prenait enfin des allures de réalité… Deux autres amis se greffèrent à l’envolée, ce qui ne simplifia pas les choses, bien au contraire… Les deux étaient attirés, certes, par des horizons lointains, mais aussi par… la cocaïne (drogue qui, en plus de la ganja, est très répandue dans ce pays) !  
 
La Jamaïque 
En deux mots, ce fut un véritable échec ! Mon jeune âge, le manque d’expérience et la recherche du bonheur éphémère s’échouèrent sur les plages de sable fin... Mes "amis," pour leur part, trouvèrent du plaisir dans les soirées dansantes arrosées d’alcool, de cocaïne… et de sexe. C’est dans des disputes quotidiennes et dans le chaos total que je nous commandais de rentrer en Suisse !  
De retour, la déception, accompagnée d’une bonne dose de frustration, me projeta momentanément dans l’abîme du désespoir et de la drogue dure... Je ne sais par quel miracle (Dieu certainement !) je me suis relevé avec l’intention de repartir à nouveau pour les Caraïbes, et cette fois-ci, la Martinique me tendait les bras. A ce propos, un homme, me présenta une offre que je ne pus refuser ! Construire une case sur sa colline martiniquaise… le rêve, quoi ! Le temps de préparer quelques affaires et de trouver la somme d’argent nécessaire, et le soleil des Antilles recouvra ma peau qui, blanchie par les nuits de débauches, se hâla très rapidement ! L’espace de nombreux mois, la vraie vie me "profita," mais les drogues vinrent brusquement gâcher ce goût de "Paradis," et de la case en construction je réintégrais celle de départ… ! 
 
 
 
La tentation et la chute 
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Eternel Dieu avait faits… Genèse 3:1
 
 
 
Cette fois-ci, plus de répit… Les narcotiques gagnèrent définitivement mon existence, avec en plus une forte connotation au suicide à long terme… le guêpier se referma ! La tentation et les ruses du serpent (diable), comme pour Eve dans le jardin d’Eden, s’emparèrent de mes pensées; je ne pressentais pas le danger pourtant à venir ! Mal dans ma tête et dans ma peau, abusant de tout pour une période relativement longue, la fragile espérance d’arrêter cette machine infernale… mourut. Tremblant de la tête aux pieds, avec la certitude que le manque de produits psychotropes faisait désormais partie du quotidien, jamais plus je ne suis retombé de mon lit le cœur plein de sommeil ! La tête battait et les cloches sonnaient dans mes tympans, je n’avais pas envie d’entendre, ni de mourir…. Tant de pleurs, de chemins où mes pieds ont marché essayant de fuir un lieu qui hantait ma vie, tout cela faisait de moi un poly toxicomane en déclin !  
 
 
CURES / THÉRAPIES :
 
 
 
Plus de 18 tentatives en 20 ans !  
Sentir le soleil à travers les vitres d’une chambre fermée à double tours, respirer une odeur de médicaments ou d’éther, transpirer le neuroleptique, avoir l’haleine qui pue les allées angoissantes d’un hôpital psychiatrique, les yeux vitreux ou brillants comme ceux d’un fou, je n’osais plus regarder quelqu’un en face et encore moins m’immobiliser devant un miroir ! Marcher au ralenti le regard fixe, tirant sur ma cigarette comme un "fou dingue drogué," blanc comme un cachet d’aspirine, la sueur nauséabonde, la langue lourde, je n’arrivais plus à parler !  
Crier, parler, cogner contre les murs capitonnés, la porte, debout ou couché, personne ne venait, si ce n’est deux fois par jour pour m'amener la nourriture et les médicaments… Puis vinrent les longs mois de thérapies, à la campagne, dans le meilleur des cas.  
 
L’arrivée au centre 
Tout est passagèrement confisqué ; clés, montre, portefeuille, mouchoirs, argent, et puis c’est la fouille corporelle (sans détails) !  
Les jours passent, l’espoir renaît esquissant son chemin dans une vision d’avenir plein de projets. Rempli d’assurance, mes doutes se retranchent aux oubliettes, les forces, l’appétit, la joie, les dialogues revivent et je dis en moi: Cette fois-ci, je ne craquerai plus jamais !!! Douce conviction qui ne durera pas, bien évidemment…  
Les années accumulent de nombreuses tentatives, échecs sur fiascos… le bout du tunnel demeure obscur !  
 
Lorsqu’un jour, alors que j’entreprenais mon énième tentative de sevrage, Sylvie entra pour faire partie de ma vie. A cette occasion, les données changèrent, nous voulions nous marier, avoir des enfants... Nous avons émigré à Antibes (France).  
 
Pour construire tu te souviendras du passé ! 
Ces paroles raisonnaient dans la bouche de Sylvie comme un phénomène d’auto persuasion orienté vers une perspective de lendemains soi-disant "plus heureux." Notre séjour chez les Gaulois se modifia subitement en horreur: l’appel de l’alcool ne traîna pas, et en prononçant la légendaire formule "Ouvre toi sésame!" les bars de la ville devinrent en un tour de main ma caverne d’Ali baba ! La femme de ma vie, au vu des événements, refusa d’épauler ma nouvelle dépendance, ce qui inévitablement entraîna la rupture ! Sombre période de l’histoire en pâture à l’eau-de-vie, l’existence m'emportant à fréquenter clochards, s.d.f , mendiants et squatters… !  
C'est alors que je m’effondrais pour ne plus me relever pour les 7 prochaines années, années bondées d'épreuves et de souffrances ! De plus, Sylvie décédait quelques mois plus tard d'une hépatite foudroyante, ayant fort malheureusement re-sombré dans la toxicomanie…  
 
Mon retour en Suisse 
Médicaments, méthadone, acide hallucinogènes, cocaïne, héroïne, hasch, etc… cohabitaient tristement avec plusieurs litres d’alcool quotidiens (soit 1L de Martini le matin avant de dégringoler du lit !). Tout y est passé ! Et la question se posait: savoir dans quelle mesure et quand cette frénésie aurait connu une fin…? Le désespoir, la maladie me conduirent dans une démentielle et inévitable descente en enfer. La vraie liberté ? LA MORT, oui ! Et elle était à souhaits ! 
 
 
L’apocalypse, c’était … demain
 
 
 
Croire un instant que quelque chose aurait pu changer le cours de mon existence relevait de la pure science fiction. Dès lors, mes journées se consumaient au parc municipal de ma ville natale. Accompagné de mes amis de grandes beuveries, nous réunissions la plus grande quantité d’alcool pour nous saouler et refaire un monde qui m’échappait totalement… les bagarres, la violence, le sexe, les vols à l’étalage, les mensonges, les débauches en tous genres pavaient mon sombre quotidien: plus rien n’avait de réelle importance à mes yeux; je volais et mentais également à ma propre famille ! L’accord de ces éléments m’entraînait rapidement à mendier et à vivre dans les rues; habiter dans un appartement voulait dire : dévastation radicale de ce dernier, seringues, bouteilles vides, poubelles pleines, cafards et saleté meublaient mon studio ! L’hygiène n’intégrait pas ma façon de fonctionner, je ne me lavais quasiment pas (7 / 8 fois par an); les vêtements, souliers ne me quittaient plus, même pour dormir !!! 
Mon père tâchait de me secourir par tous les moyens, mais très vite la réalité regagnait du terrain. Période épineuse pour la famille, ma poly toxicomanie, médicalement incurable, ne présageait rien de bon !  
 
Maladie et mort fâcheusement annoncées 
Ces exemples soulignent à quel point ma vie ne tenait plus qu’à un fil ! Hépatites A / B / C, cirrhose du foie, pancréas à l’agonie, estomac troué (ulcère), infection de la vésicule biliaire, intestins bloqués ! La grandiloquence du diagnostique ne laissait entrevoir aucune alternative, la mort guettait... Cela dit, la pensée de rejoindre l’Au-delà ne m’effrayait guerre, au contraire, la douce illusion d’un "Paradis de repos et de liberté" me faisait miroiter plutôt le suicide, l’overdose, le coma éthylique comme "la meilleure solution et porte de sortie." Les hospitalisations s’enchaînaient les unes après les autres sans que rien n’évolue, la sentence fut à cet instant de ma vie… tragique: les docteurs prévoyaient une mort dans les heures qui suivraient:  
 
3 jours de vie, même si j’arrêtais tout du jour au lendemain !
 
 
Rencontres fortuites !
 
Ce jour-là, alors que je buvais mes litres de Martini (3l./jour) avec, en plus, tous mes litres de bière et de liqueurs fortes, un groupe de jeunes chrétiens en mission évangélisait, louait et chantait le Seigneur à l’intérieur du parc dans lequel je me trouvais. L’un d’eux m’accosta pour me poser la question suivante :  
 
- T’en a pas marre de mener cette existence-là ? Veux-tu que je prie pour toi ?  
 
Ma réponse fut :  
 
- Vous et vos bondieuseries… Vous pouvez aller vous faire …… mais, si tu as envie et du temps à perdre, tu peux prier pour moi !  
 
Ce jeune assez fou pour croire qu’un Dieu que je ne connaissais pas auparavant aurait pu me tirer de là se mit à prier et à m’imposer les mains ! Immédiatement mon quotidien ne subit aucune amélioration, mais dans la semaine qui suivait l’événement, l’Esprit de Dieu vint pour bousculer mes idées préconçues sur la Mort et la Maladie, les questions fusaient et traversaient mon cerveau… Cela travailla mon esprit une semaine durant, et le jour où je me suis rendu au local des "J'Y CROIS" (nom du groupe de jeunes) dont ce jeune faisait partie, les choses changèrent définitivement !  
 
À cet instant de ma vie, le vent de L'Esprit Saint souffla sur moi comme dans une tempête turbulente. L'entrée du local se situait au premier étage d'une maison urbaine ordinaire. Le seuil de la porte à peine franchi qu'une bouffée D'AMOUR DE DIEU coupa mon souffle; je capitulais alors en larmes, et à genoux devant Dieu et les hommes, l'Esprit de repentance oeuvrait en moi comme une machine qui laboure la terre pour ensuite, finalement, y semer la graine de Vie, de Sa Vie, qui ne cesse de croître depuis ce jour magnifique… Les jeunes furent très prévenants à mon égard; ils comprenaient, malgré leur jeune âge, mon besoin d'être entouré de prières, d'amour, d'écoute et de partage !  
 
Cet éveil à la grâce ne fut pas le fruit du hasard ! Quatre ans auparavant je faisais la connaissance de Marc-Etienne, aumônier de rues avec lequel je collabore aujourd'hui. J'observais ce gars que j'appelais " prêtre." Il m'intriguait par son comportement hors du commun; il était calme, patient, bienveillant, doux… Il était aussi à l'opposé de mes mœurs ! Gentiment, je m'approchais de lui pour discuter de mes soucis et pour essayer de comprendre pourquoi il s'intéressait à nous, ses "Amis de la Rue." L'amitié croissait au fur et à mesure que la confiance s'instaurait dans notre relation; il m'invitait dans sa maison à la campagne pour dîner, travailler, ou encore passer quelques jours au vert dans un cadre familial fort agréable, avec ses 7 enfants et son épouse.  
 
Durant ces années de combats pour la survie, Marc-Etienne et l'association dans laquelle il est engagé, RUE A CŒUR, m'ont beaucoup aidé ! Les lundis soirs ce groupement offrait un repas chaud aux Amis de la Rue; rarement je loupais l'occasion de me restaurer et de m'intéresser, à ma manière, à la foi et à l'alternative que la vie chrétienne m'offrait maintenant... 
 
 
La vraie liberté…! À quel prix?  
Celui du sang de Jésus !
 
 
 
Jésus a payé de Sa vie le prix suprême pour ma vraie liberté; Son sang coulé à la croix m'a lavé de tous mes péchés; sans cela, je ne pourrais pas aujourd'hui écrire ce témoignage ! C'est à Sa gloire que je dédie ce qui va suivre… 
 
La Famille spirituelle ! 
Après ma conversion à Jésus-Christ, le désir de progresser dans Sa voie m'embrasait. Certes, le groupe de jeunes était un bon endroit pour me ressourcer, mais la recherche et la soif de Dieu ne s'étanchaient pas, bien au contraire ! Mes prières s'élevaient auprès du trône de Grâce, et sans tarder elles furent exaucées à souhaits ! Je découvrais l'hommage que Dieu me faisait… Un vrai parcours de liberté ! Lorsque j'ai ouvert le paquet cadeau, un homme de bonne volonté, déterminé, équilibré et plein de ressources en sortit… Jean-Paul, mon pasteur, avec lequel je chemine encore aujourd'hui, a pris une place primordiale dans ce parcours de vraie "dépendance"… mais à la liberté cette fois-ci ! Je faisais désormais partie d'une église et d'une famille ! Plus jamais je n'ai eu le sentiment d'être un orphelin ou un laissé pour reste… gloire à Dieu ! Les semaines défilaient, je m'entretenais avec Jean-Paul presque tous les jours, je lisais la Parole, je cherchais la Vérité, la Lumière, le Chemin ! Assidûment, je ne laissais tomber aucune des paroles de Dieu à terre, nulle des promesses pour ma vie devaient m'échapper; Jean-Paul, pour sa part, m'accueillait dans son bureau ou chez lui, cela malgré l'état de délabrement avancé dans lequel je me trouvais; il se faisait le porte-parole (prophète) de Dieu ! Mon pasteur Jean-Paul et Marc-Etienne l'aumônier de rue se consultaient afin de discerner la volonté divine pour la suite des événements... Il fallait agir rapidement, car la maladie progressait à grande vitesse.  
 
La grâce de Dieu !  
C'est alors que, d'un commun accord, nous avons décidé qu'il serait mieux pour moi de quitter la ville de Bienne… Les sevrages s'enchaînaient, en commençant par l'alcool qui fut le plus éprouvant ! A ce propos, une maison d'accueil pour traiter les dépendances alcooliques située à Yverdon-les-Bains (CH) s'ouvrit pour mon nouveau parcours.  
 
Cependant, les premiers temps furent un vrai calvaire… J'avais la conviction de m'en sortir, mais le prix à payer a été d'une violence extrême: les responsables de cet établissement d'accueil ne nourrissaient pas le même optimisme que le mien; la phrase qu'ils prononcèrent lors du premier entretien fut: Nous sommes d'accord de vous accompagner un bout de chemin, mais nous ne pouvons pas vous garantir que vous vivrez…!  
 
A ce moment je compris qu'il ne restait plus qu'une personne qui pouvait me garantir la vie…….. Éternelle! JESUS-CHRIST !!!
 
 
Le Seigneur m'équipa rapidement en fonction de la bataille qui allait faire rage; les armes les plus redoutables me furent accordées: la foi, la prière et l'armure invincible que Dieu donne à ses combattants… selon la Bible, en Ephésiens, chapitre 6:10 ss.  
 
Cependant, si les hospitalisations se succédaient, la mort, elle, s'excitait ! A plusieurs reprises, j'ai frôlé la porte du "grand voyage;" les comas, les délires, la folie, même la vraie folie me tiraient toujours plus bas; j'ai même goûté à l'enfer durant des mois entiers d'hôpital; le découragement, le désespoir m'amenaient à des pensées suicidaires. En plus, le diable faisait très bien son travail, mais tout cela n'était pas sans compter sur le Dieu de la Vie qui, par Sa présence et Son amour, m'arracha des mains de Lucifer et de la Mort pour me transporter victorieusement du royaume des ténèbres dans Son Royaume de Lumière, alléluia ! Lorsque mon corps fut nettoyé, désintoxiqué de tous les produits de dépendances, les professeurs en médecine, pourtant en examen pour une éventuelle transplantation de mon foie, refusèrent cependant catégoriquement et finalement toute transplantation: pour eux, il n'y avait aucun espoir, mon état de santé étant tellement précaire ! Pourquoi risquer une transplantation alors qu'humainement parlant, mes chances de survie étaient quasi nulles… ? De plus, d'autres futurs transplantés figuraient en tête de liste… Je me sentais alors relégué en dernière ligne, aux rebuts… de nouveau… Après un séjour en maison de convalescence à Crans Montana, l'espoir faisant sérieusement défaut de la part du corps médical qui ne me donna pas grandes chances de survivre, je fus renvoyé sur place, à Bienne… ville des tous mes malheurs précédents… 
 
 
Dieu, Lui, pourtant n'abandonnait pas…
 
 
 
Apparemment, j'étais bien un mort vivant… Intestins, rate, vésicule biliaire, pancréas, estomac - sans nommer encore l'organe le plus touché, le foie - étaient pour ainsi dire condamnés, "hors service," d'où l'impossibilité d'une transplantation: j'étais physiquement trop fragile selon les conseils des spécialistes. Et pourtant ! Dieu me renouvelait de jour en jour… et même à Bienne, ville de toutes mes tentations ! La vie, Sa Vie, une vie de résurrection reprenait dans tous mes organes ! Au point que suite à un nouveau scannage médical, les spécialistes, stupéfaits, réexaminèrent enfin la possibilité d'une transplantation ! Il est vrai que mon foie se régénérait de lui-même (et par la main de Dieu !) au point que près d'un 30e-fonctionnait normalement!!! J'étais vraiment impressionné de l'œuvre si bienfaisante de mon Dieu dans ma vie… Aussi, leur offre de transplantation me laissa en quelque sorte indifférent: je m'attendais tellement à ce que le Seigneur Lui-même me guérisse entièrement: Il me renouvelait tellement… et pourquoi pas mon foie compris ? 
 
 
Témoigner… absolument !
 
 
 
L'explosion de cette nouvelle vie opérant si puissamment dans ma vie ne pouvait être gardée égoïstement ! La Rue me ré attirait… mais différemment cette fois-ci: il fallait maintenant et absolument que j'en parle à mes Amis de la Rue... Ainsi, quasi jours et nuits, je m'attachais au témoignage qu'engendre la Résurrection de mon Sauveur et Seigneur Jésus-Christ dans une vie, et ces vies-là, Il en était tout capable de les transformer… que dis-je, de les métamorphoser aussi ! Je n'étais obnubilé que par le fait de le leur annoncer, c'était si puissant ! Oh, légendaire indiscipline qu'est mienne ! Tout mon corps, déjà si fatigué et meurtri par ces années d'auto destruction, criait plutôt pour… un grand repos ! Et le repos forcé arriva… comme Dieu fait si bien les choses dans nos vies !  
 
 
Le repos? Par une transplantation de foie…
 
 
 
Ma santé commençait à se dégrader à nouveau. Mon corps était exténué par la fatigue de toutes ces nuits blanches passées, entre autres, en compagnie de mes Amis de la Rue à qui je partageais maintenant l'Evangile. En fait, j'essayais de ne manquer aucune occasion d'évangélisation… J'aimais aussi rendre des services. A ce propos, l'occasion s'ouvrait encore pour moi de rejoindre l'équipe assurant la sécurité d'un festival régional de musique chrétienne… Bien entendu, tout cela ne m'assurait pas vraiment du repos… Et mes responsables spirituels m'avertissaient pourtant du danger pour ma santé occasionné par tout ce surmenage… Le Seigneur permis alors que l'alarme sonne pour moi… Un "burn out" m'amena aux urgences de l'hôpital régional. Le diagnostique des médecins à ce moment là ne fut pas des plus mirobolant… Pour eux - et comme je l'avais d'ailleurs souvent entendu dans le corps médical - je n'avais pas de grandes chances de survie… Mon transfert dans l'hôpital universitaire du canton s'avéra être "la solution de la dernière chance" pour les médecins… Dans cet hôpital les médecins, pris sous l'ampleur de l'urgence de "sauver" ma vie, m'y préparèrent par 5 longues et fortes douloureuses semaines d'examens préopératoires visant ultimement à une transplantation de foie. Durant ces temps fort pénibles, les portes de la mort se trouvaient pour ainsi dire "à la porte" pour moi… Le Seigneur m'en retirait cependant toujours… Je me souviens qu'un jour, subissant un examen endoscopique, je fus malencontreusement infecté par un virus du type staphylocoque engendrant une forte fièvre, suivi de délires… Aux soins intensifs, je reçus alors la visite bienveillante de frères et sœurs en Christ qui m'encouragèrent en prenant encore et sagement autorité sur la Mort… 
 
 
VISITÉ PAR UN ANGE…
 
 
 
Une nuit, attendant dans ma chambre les derniers examens, vers une heure du matin, une dame - était-ce un ange, je ne sais encore – s'assit aux pieds de mon lit d'hôpital avec un regard rempli d'amour. Elle me fixait puis m'adressa ceci: Valerio, tout ce que tu as demandé te sera accordé…! Se levant, elle quitta aussitôt la chambre… Je ne la revis plus depuis… Dans l'heure qui suivait cette visite si bienfaisante, le chirurgien entra dans ma chambre pour m'annoncer qu'un foie était disponible pour une transplantation, me demandant encore mon accord pour ce faire… Je lui demandai un moment de réflexion, désireux de remettre encore cette offre dans la prière… Exposant ma requête au Seigneur, Sa paix m'envahit: dans cette communion directe et intense avec mon Dieu. Jouissant encore si intensément de Sa présence, je reçus qu'il valait alors la peine que j'accepte cette transplantation comme venant de Sa part… De toute manière et dans le meilleur des cas, je Le rejoignais, quoi qu'il advienne… Encore aujourd'hui, les mots semblent si imprécis pour décrire ces moments que je décrirais comme de "transfiguration"… L'opération suivit et se déroula admirablement bien. Sortant de la narcose, les médecins me rapportèrent mes premiers mots; je m'écriais sans cesse: Dieu existe ! Il m'a tiré de la Mort ! Je ne me souviens pourtant plus de ces merveilleux moments… 
 
 
La convalescence
 
 
 
Seulement 9 jours de convalescence suite à ma transplantation du foie suffirent… un véritable record médical ! Les souffrances n'en demeurèrent pas moins comme insupportables, indescriptibles même. Alors que la vie reprenait véritablement, la mort me semblait plus douce tellement les souffrances postopératoires devenaient insupportables. Je me suis même, à un moment donné, trouvé devant la fenêtre du 13 ème étage de l'hôpital avec ce brûlant désir de me défenestrer ! A ce propos, le diable se présenta dans mes pensées comme au moment de la tentation de notre Seigneur Jésus dans le désert. Il me susurrait de me défenestrer avec l'insistance qu'il ne valait pas la peine de souffrir comme ça et qu'en sautant, tout serait fini en quelques secondes… A ce moment-là, une infirmière surgit pour me tirer de là…  
 
J'aime encore à souligner que sans la présence et la bienveillance continuelles de mon Dieu à mon égard, cette convalescence n'aurait pas été envisageable; elle aurait même été impossible !  
 
 
Appel au ministère
 
 
 
De retour dans ma ville natale, ayant intégré l'église locale, le même ardent désir de servir mon prochain et particulièrement mes Amis de la Rue continuait de m'imprégner… Il fallait que je les rejoigne à nouveau par l'annonce et la pratique de l'Evangile. Parallèlement à mon église locale, je m'impliquais encore dans la fameuse association évangélique de ma ville orientée dans la pratique vers nos Amis de la Rue, "Rue à Cœur" comme cité plus haut. J'y retrouvais, entre autres, l'aumônier de rues Marc-Etienne. En étroite collaboration avec lui, je reprenais mon service dans les rues. Tout cela se mettait en place en relation avec la vision du service particulier que le Seigneur déposait dans mon cœur. Cette vision consiste à vêtir, nourrir, secourir les plus démunis, surtout ceux dépendants de toutes substances destructrices telles que l'héroïne, l'alcool et autres produits fort néfastes. A ce propos, une partie de cette vision se réalisa lorsque nous eûmes l'occasion de servir gratuitement des repas chauds dans un établissement assistant nos Amis de la Rue, les toxicomanes.  
 
Depuis, ma soif de connaître Dieu davantage, et ceci pour Le servir, grandit toujours plus en moi… Répondant à ce désir, le Seigneur me fait grâce de Le servir alors non seulement comme évangéliste de rues, mais encore comme évangéliste itinérant, accompagnant le ministère de Philippe Decourroux. Ensemble, nous parcourons l'Europe. Un projet pour l'Afrique francophone est aussi à l'affiche. Je ne peux que rendre toute la gloire à Dieu pour ce parcours qu'Il a si gracieusement tracé dans ma vie que je Lui ai désormais et entièrement consacrée.  
 
 
Les remerciements
 
 
 
Suite à ce témoignage certes, non exhaustif, je tiens encore à remercier tout particulièrement la famille de l'aumônier de rues Marc-Etienne Petter et son épouse Monica pour leur ministère d'accueil et d'accompagnement ainsi que pour leur précieux engagement à mon égard. Le groupe de Jeunes les "J'y Crois," les Eglises évangéliques de Réveil de Bienne et d'Yverdon-les-Bains avec leurs pasteurs, respectivement Jean-Paul Burkhard et Marc-André Walther, la Fondation et foyer d'accueil de l'Arcadie d'Yverdon-les-Bains, le Foyer Anker de Bienne, les médecins soignants, mes deux frères, ainsi que tous ceux que je ne pourrais nommer ici (intercesseurs, familles d'accueil et tout ouvrier "de l'ombre"…) méritent encore toute ma reconnaissance en Jésus, ce merveilleux Seigneur que je remercie encore et aussi tout particulièrement !  
 
Finalement mais non moindrement, je désire encore remercier de tout cœur Philippe Decourroux dont je suis maintenant le co-disciple. Avec son épouse Jocelyne et leurs enfants, je vois en cette précieuse famille un ministère d'accueil et d'accompagnement fort remarquable. Merci Seigneur pour de tels ouvriers dans Ton œuvre!  
 
 
Avertissement final
 
 
 
Que cet humble témoignage décourage absolument toute tentative de vivre une vie de destruction par la toxicomanie sous toutes ses formes si néfastes. Mon désir est que le lecteur ou la lectrice de ces quelques lignes puisse répondre à cet avertissement alors que je l'invite à vivre de Sa vie, de cette nouvelle Vie trouvée qu'en Jésus-Christ, Sauveur et Seigneur de toute vie dont Il est l'Auteur incontestable. A Lui l'honneur, la gloire et la puissance aux siècles des siècles. Amen !  
 
 
Un mot du pasteur Jean-Paul Burkhard :  
 
Selon la demande de Valerio, j'aimerais souligner le miraculeux opéré par Dieu Lui-même dans sa vie qu'Il métamorphosa. Un jour, quelqu'un m'adressa le très honorable compliment que j'avais dû avoir beaucoup de foi pour croire ce que Dieu allait faire de cette vie si délabrée… Il me plut à répondre que ce fut très facile pour moi, car Dieu Lui-même déposait cette lueur d'espoir dans ma vie pour Valerio… même si la première fois, je le rencontrais complètement bourré, le blanc de ses yeux avec tout le reste du visage couleur orange, verte, brune… A l'évidence, la Mort régnait dans sa vie complètement brisée, anéantie... Cependant et même dans cet état, les yeux de Valerio brillaient pourtant de quelque chose d'autre… justement, du miraculeux que Dieu seul désirait opérer en Lui par Sa grâce insondable, alléluia ! J'aimerais encore souligner que toute l'attitude de cœur de Valerio contribua dès le début à la réussite de ce que Son Dieu entreprenait pour lui: Valerio crut son Dieu, et il ne fut pas déçu ! En effet, le "V" de Valerio va aussi pour le "V" de Valeureux disciple de Christ Vivant maintenant et désormais dans Sa Victoire que signifie encore ce "V" !  
 
* * * 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

(c) Valerio Catalfamo - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 23.08.2005
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