Vécus des amis des rues
Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. Marc 2 :17
L’aube pointe à l’horizon lointain, la lumière de l’espoir jaillit des ténèbres, avec le sentiment d’un nouveau combat à mener, face à qui face à quoi ?
Les premiers signes de vie sont attribués à la faune urbaine, les oiseaux débutent leur journée avec des chants de joie, dirait-on !
Au loin les apparats de la voirie se font entendre, les cantonniers s’affairent à la tâche, le bruit des balais récurant le sol raisonnent dans les rues semi désertes.
Cinq heures du matin, le buffet de la gare ouvre ses portes, circonstance solennelle pour nos amis de la rue, pour les personnes qui se rendent au travail et bien sûr pour les globe-trotters.
Je m’avance, direction bistrot pour me restaurer, car épisodiquement je veille la nuit dans les allées de la cité, prospectant à établir un contact avec des individus vivant la nuit…
L’obscurité attire un certain nombre de personnes, qui par choix ou obligation préfère l’alternative de la vie nocturne. Sans façon, j'aborde volontiers "monsieur et madame tout le monde", parfois juste pour saluer et d’autres fois m’arrêtant plus longuement, considérant les requêtes et les besoins de la personne se trouvant en face de moi !
Parfois , les gens s’ouvrent et parlent de leur joies et peines, régulièrement l’alcool ou autre produits favorisent cette ouverture d’esprit, les cœurs se répandent et font couler des larmes amères.
Le jour, la gare de Bienne attire particulièrement mon attention, de part sa richesse de culture, de modes, de vies différentes, de communion entre Suisses allemands et Suisses romands, on y trouve une solidarité et un soutien propre au gars de la rue, si la chaleur humaine ne suffit pas, un gros bidon rempli de bois, fait office d’un chauffage efficace et de grill improvisé… Où les cervelas sont partagés comme nous partageons la cène.
La coupole est aussi un lieu de rencontre incontournable, d’une part l’endroit est squatté d’une tribu punk – alternative qui, sans remous se rencontre pour faire la noce, et d’autre part après la fermeture du parc Heuer (p’tit parc) les francophones aussi se sont installés aux alentours de la coupole. Le mal de vivre fait partie intégrante du quotidien, les heures, les jours, les semaines, les mois passent, pourtant rien ne semble vouloir changer, les coutumes persévèrent . Que l’on ne se trompe pas, derrière tous ces faux semblants de fêtes et de noce, se cachent des vies souvent violées par toutes sortes de malheurs, la drogue, l’alcool, la prostitution, le vol, la violence et de mauvaise vie mènent à des différents degrés de résignation, ou dépression. Au jour le jour ; ordinairement seul le temps présent revêt de l’importance, les paroles sonnent creuse lorsqu’un hypothétique discours d’un lendemain s’engage.
Le plus désespérant lieu de défonce est le café du Yucca, une désolation sans pareille règne au sein même du local, l’espoir d’un jour meilleur semble s’être effondré, parti aux oubliettes. La Drogue dure (héroïne et cocaïne) s’empare quelquefois de jeunes qui atteignent à peine leur majorité ! Les vieux de la vielle, ne font plus aucun effort pour entrevoir la possibilité de vivre une abstinence. Une salle d’injection est mise à disposition des clients, afin de consommer le produit dans des conditions d’hygiène favorables,puisque les maladies telles que, sida, hépatites, cirrhose font bon ménage avec le reste !
Mon cœur pleure devant tant de misère. Priant le Seigneur pour que des solutions soient trouvées, sans relâche en relation avec mon pasteur J.-P. , MEP l’aumônier de rue et toute l’équipe de RUE A CŒUR, nous nous efforçons d’apporter un minimum de réconfort .Dans ces cas l’écoute se révèle être l’outil indispensable, discrètement j’apporte la parole de Dieu. Selon mon expérience le St. Esprit console et recueille les larmes de l’affligé.
Je trouve génial le repas partagé du lundi soir au Passe-partout, c’est en soit une bonne chose, toutefois il reste le travail de rue. Concrètement, au mois de novembre l’idée m’a pris de récolter des habits chaud auprès de l’église évangélique de Réveil, pour les distribuer à tout un chacun qui en faisait la demande, le projet rencontre encore aujourd’hui un franc succès car les jours, et nuits pour certains, sont à l’enseigne du gel… Puis implorant la grâce de Dieu, en décembre une famille décide de financer dessein, apport d’aliments sous forme de sandwichs, ce geste permet un contact plus proche et aide ceux et celles qui s’alimentent rarement, d’ailleurs je profite de l’occasion pour témoigner la reconnaissance envers vous tous, de la part des personnes touchées par cet attitude de compassion, MERCI.
L’approche, le contact, la distribution d’habits et nourriture, la parole de Dieu et le salut en Jésus-Christ, semblent combler les exigences de nos ruelles et rues !
Bien aimé (es) je vous invite à prier car :
-L'Eternel m'adressa la parole, et il dit: Ecris la prophétie: Grave-la sur des tables, Afin qu'on la lise couramment .Car c'est une prophétie dont le temps est déjà fixé, Elle marche vers son terme, et elle ne mentira pas; Si elle tarde, attends-la, Car elle s'accomplira, elle s'accomplira certainement. Hab. 2 :2,3
La vision que l’Eternel m’accorde est éminente, nous sommes au mois d’octobre quand dans l’une de mes prières nocturne, Je perçois en songe une « église de rue » !!!
Je souhaites voir s’accomplir cette prophétie, aussi j’y travaille concrètement, et je vis dehors et déjà à l’intérieur du projet. La satisfaction et la joie que ce travail me procure motive à effacer le moindre doute au sujet de cette vision !
Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises. Ap 3,6
Oui, que les églises prennent en considération ce songe, car c’est l’union de ces dernières qui accommoderont une dissemblance.
Ceci dit, la journée parvient à son terme, la fraîcheur du crépuscule approche, je réintègres solitaire mon studio, en remerciant copieusement notre Père. Sans trop me soucier du lendemain je me couche la tête truffée de projets et ambitions.
Bien aimé(es), que le bonheur et la grâce vous accompagnent en cette année 2004
Pour église évangélique de Réveil, Bienne
VAL’ évangéliste
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